Endemol a été finalement cédé à Silvio Berlusconi et John de Mol. C’est une victoire majeure pour l’Italien, qui va pouvoir développer ses activités à l’étranger, et un retour aux sources pour le Néerlandais, cofondateur de la société en 1994. Le consortium vainqueur, réunissant Mediaset et sa filiale espagnole Telecinco, le fonds Cyrte associé à John de Mol et la banque Goldman Sachs, versera 2,63 milliards d’euros à Telefonica, en échange de sa participation de 75 % dans Endemol.
L’opérateur espagnol réalisera ainsi une plus-value de 1,4 milliard d’euros par rapport au dernier cours du titre à la Bourse d’Amsterdam. Pas de quoi, cependant, compenser sa perte. Telefonica avait en effet acheté Endemol 4,79 milliards d’euros en 2000, avant l’explosion de la “bulle”. Il a depuis décidé de se recentrer sur son coeur de métier.
Dans son communiqué, Telefonica évoque une “intense compétition” entre les candidatsau rachat d’Endemol, sans citer de noms. Parmi ces candidats, Stéphane Courbit, qui a revendu Endemol France à son ancienne maison mère néerlandaise, s’était associé au patron de LVMH, Bernard Arnault. En s’emparant d’Endemol, Mediaset réalise un doublé. Le groupe va devenir un acteur majeur de la création de contenus. En devenant, au passage, le fournisseur de deux de ses concurrents, la Rai en Italie et Antena 3 en Espagne. Mais surtout, le groupe peut enfin satisfaire ses ambitions internationales. Il n’est présent que dans deux pays, contre 25 pour Endemol. Et le marché italien est saturé. Mediaset voit ses recettes publicitaires reculer, et sa position dominante est menacée par un projet de loi anti-concentration. S’imposer à l’étranger est donc essentiel pour le groupe. L’an dernier, il avait ainsi tenté, en vain, de s’emparer de ProSieben Sat1en Allemagne.
Source : Ecran Total