L’observatoire « Métiers et Marchés » de la Ficam recense les tournages des films de fiction et de séries télévisées dont le 1er jour de tournage est constaté et déclaré par ses adhérents durant l’année : les caméras numériques grand capteur s’installent; 89% des tournages en numérique pour 2011; pour la première fois dans l’histoire du cinéma la prise de vus numérique devient majoritaire; vers une bipolarisation des investissements estimés en Longs métrages, la délocalisation des FIF à gros budgets toujours plus importante :
> 89% des tournages en numérique :
La HD et les caméras numériques grand capteur représentent désormais 89% des semaines de tournage.A elles seules, les caméras « grands capteurs » sont sollicitées par 45% des tournages (8% en 2010), les caméras « film » ne concernant plus que 9% de la Fiction TV.
> Les caméras numériques grand capteur s’installent :
Le support de tournage film 35mm chute à 33% de films d’initiatives françaises (FIF) de fiction tournés sur ce support en janvier-septembre 2011 contre 64% en janvier-septembre 2010, laissant une large place aux caméras numériques grand capteur, puisque celles-ci sont désormais utilisées sur 52% des projets en janvier-septembre 2011 (13% en janvier-septembre 2010).
> Percée des caméras numériques grand capteur :
Notons que le tournage avec caméra grand capteur est passé de 9% des semaines de tournage au 1er semestre 2010 à 44% au 1er semestre 2011. Cette percée se fait au détriment des formats HD 2/3’ et du photochimique. La pellicule perd à nouveau du terrain (de 24% des tournages en 2010 à 11% en 2011), notamment le format S16 qui chute lourdement. Le 35mm 2 perf. se maintient autour de 6%, notamment grâce à la série Braquo.
> Long Métrage : la postproduction numérique représente 100% des postproductions au 1er trimestre 2011
La postproduction numérique, qui représentait 89% des postproductions au 1er trimestre 2010, est à 100% en 2011. La « post production numérique 2K » représente 83% des postproductions au 1er trimestre 2011 (61% au 1er trimestre 2010). La postproduction 35mm traditionnelle disparaît sur ce 1er trimestre alors qu’elle était encore à 6% au 1er trimestre 2010 et à 31% au 1er trimestre 2009.
> Pour la première fois dans l’histoire du cinéma la prise de vus numérique devient majoritaire :
Le support de tournage film 35mm passe à 41% de films d’initiatives françaises (FIF) de fiction tournés sur ce support au 1er semestre 2011 contre 59% au 1er semestre 2010, laissant une large place aux caméras numériques grand capteur, dont la percée s’est concentrée sur les 12 derniers mois, et qui sont désormais utilisées sur 50% des projets au 1er semestre 2011 (17% au 1er semestre 2010).
> Long Métrage : Le support de tournage 35mm minoritaire face à la percée des caméras numériques
Le support de tournage film 35mm n’est plus majoritaire au 1er trimestre 2011 puisque 36% des projets sont tournés sur ce support (71% au 1er trimestre 2010).
Les caméras numériques grand capteur deviennent majoritaires avec 54% des projets au 1er trimestre 2011 (15% au 1er trimestre 2010). Ce chiffre confirme le véritable engouement des productions autour de la nouvelle caméra numérique Alexa constaté dès le dernier trimestre 2010. Cette accélération risque de bouleverser profondément le modèle économique des loueurs de caméras qui doivent faire face à des investissements massifs alors que le rendement des caméras 35mm fléchit dans la même proportion. Les projets tournés sur appareils photo numérique (APN) se maintiennent sur 2% des projets, comme au 1er trimestre 2010.
> Vers une bipolarisation des Investissements estimés en Longs métrages de fiction (hors animation et documentaire) :
Selon les estimations budgétaires directement recueillies par les Prestataires techniques auprès des Producteurs, les investissements passeraient de 754 millions d’euros en janvier-septembre 2010 à 784 millions en janvier-septembre 2011, soit une hausse de 4% pour les seuls longs métrages de fiction. Comme nous le signalions lors du trimestre précédent, cette augmentation est due à l’importance du budget d’Astérix chez les bretons mais, d’une manière générale, nous constatons la présence de davantage de gros budgets en janvier-septembre 2011 (19 projets supérieurs à 10 M €) comparé à 2010 (14 projets supérieurs à 10 M €). Dans le même temps, les films entre 2 et 7 M € baissent de 29% entre 2010 et 2011 alors que les films inférieurs à 1M € et de 1 à 2 M € augmentent de 60% entre 2010 et 2011. Cette évolution paraît inquiétante pour les Industries techniques, d’autant que les gros budgets sont ceux qui se délocalisent le plus.
> La délocalisation des FIF à gros budgets toujours plus importante :
Le taux de délocalisation (en nombre de semaines) des films de plus de 20 millions d’euros s’élève à 36% en janvier-septembre 2011 et à 29% pour les films à plus de 10 M €. La délocalisation globale en janvier-septembre 2011 est estimée à 22%. Face à la concurrence des autres incitations européennes, la confirmation de cette tendance inquiétante à la délocalisation des films à gros budgets est un manque à gagner certain pour les industries techniques.
Source : Ficam