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L’histoire d’un Double workflow HD à travers la série Lazy Town

Les équipes de Lazy Town et Avid ont collaboré pour parvenir à une solution impliquant un double "workflow". Cette solution intégrait l’équipement principal existant, par exemple les caméras HD Viper et le moteur Ultimatte, tout en introduisant un processus de montage au point d’acquisition. Pour ce faire, Avid a démontré les capacités du codec Avid DNxHD™. Découvrez à travers le succès de la série Lazy Town, l'histoire et la description d'un workflow HD complet de Post-production réalisé en collaboartion avec Avid Technology :

De la vision du Directeur à la réalité commerciale :
Pour les adultes qui cherchent à convaincre leurs enfants que le sport peut être agréable, l’idée que la télévision puisse être une partie de la solution semble peu probable.
C’est pourtant ce que fait LazyTown, un des plus grands succès de l'histoire des séries télévisées pour enfants. Vendue à 103 pays en l’espace de 18 mois seulement, LazyTown s’adresse aujourd’hui à un public international comportant un message pédagogique et divertissant sur l’importance de l’exercice et de l’alimentation.
Mêlant de manière exceptionnelle l’action, l’animation et l’art des marionnettes, LazyTown est l’idée originale de Magnus Scheving, ancien champion d’aérobic islandais. Chaque épisode dure une demi-heure et met en scène les aventures du super héros Sportacus qui lutte pour la santé du cœuret de l'esprit des jeunes sous influence de LazyTown, et de Robbie Rotten, le méchant paresseux et mangeur à toute heure.
La série est certes un tour de force créatif mais son élaboration a induit un défi technologique de taille. "Il s’agit du projet le plus ambitieux auquel j’aie jamais participé », reconnaît le producteur exécutif de LazyTown, Raymond Le Gué.
Qu’est-ce qui a fait de cette série un tel défi ;? La combinaison d’un très grand nombre de styles, la satisfaction du désir de Scheving de disposer d’un contrôle créatif total sur chaque séquence et la décision de tourner les séries en haute définition (HD) y ont tous contribué.
Des Normes Strictes :
Le but de Scheving était de réaliser une série à l’aide des plus hauts niveaux de production possible. Bien qu’il ne vienne pas à l’origine de l’univers de la télévision, il voulait avoir le dernier mot concernant chaque scène. ;Lorsque Magnus prend une décision, il veut qu’elle soit exécutée maintenant, immédiatement et comme il le décide strictement", souligne Le Gué. "Il ressemble à un enfant qui n’a aucune connaissance préalable de ce qui est possible. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il le veut. Il peut nous rendre fous mais son approche est gratifiante !"
En choisissant de tourner LazyTown en Islande, avec son infrastructure télévisuelle limitée, l’équipe de la série a également poussé la production à opter pour la haute définition (HD), ce que Magnus souhaitait de toute façon. "L’équipe de LazyTown a envisagé au départ de filmer la série sur pellicule, mais le laboratoire le plus proche se trouvant à Londres, la perspective d’envoyer les pellicules par avion chaque nuit n’était pas réaliste", souligne Le Gué.
Le choix de la haute définition a imposé ses propres défis, notamment la production de volumes inédits d’images HD avec des composites CGI en temps réel, tous planifiés pour satisfaire les délais de livraison serrés de l’univers télévisuel. Cette approche implique un "workflow" unique. Cela n’a pas empêché l’équipe de s’atteler à la réalisation de la première saison, début 2004, en tournant 34 épisodes. "Lorsque Scheving prend une décision, il veut qu’elle soit exécutée maintenant, immédiatement et comme il le décide strictement. Il peut nous rendre fous mais son approche est gratifiante !"
Dès sa diffusion, la série s’est avérée être un succès phénoménal et l’équipe s’est demandée si elle pourrait respecter ses délais de livraison. Les 60 membres de l’équipe très qualifiée de LazyTown ont pour la plupart une expérience cinématographique classique et se sont familiarisés avec les systèmes de production de la série sur le terrain. Des erreurs ont été commises.
Le directeur technique, Gunnar Kristján Steinarsson, affirme : "Lorsqu’un monteur passe d’une station locale au montage sans bande sur un réseau SAN, de nombreux problèmes liés au workflow se posent en termes de formation des ressources humaines, de manière à les défaire de leurs habitudes de travail antérieures et de les familiariser avec un usage plus souple de la technologie."
L’Apprentissage Sur Le Terrain :
Par conséquent, lors de la production de la deuxième saison, le producteur exécutif, Raymond Le Gué, a bien pris conscience que des changements étaient nécessaires pour résoudre les nombreux goulots d’étranglement de la production. Le Gué a commencé à discuter avec un certain nombre de fabricants sur le développement d’un "workflow" plus complexe avant d’opter pour Avid® comme partenaire principal en janvier 2005. "Etant donné le manque de monteurs expérimentés en Islande, il était stupide de restreindre davantage nos possibilités en choisissant un système obscur alors qu’Avid a le parc d’utilisateurs le plus large. Nous avions également besoin d’un système durable. Sans assistance externe et sans l’assurance qu’un partenaire se tiendra toujours à vos côtés à l’avenir, à mesure que votre production évolue, vous foncez droit vers l’impasse."
"Nous souhaitions également un système durable pour la série LazyTown même", poursuit-il. Nous avons investi des millions de dollars dans un environnement dans lequel il n’existe aucun marché indigène. Notre objectif était de créer une installation qui réduise la nécessité de formations supplémentaires et surtout, qui soit suffisamment performante pour pouvoir être proposée ultérieurement à des producteurs tiers. "Du point de vue de la durabilité et de la stabilité, une seule société pouvait nous satisfaire", reconnaît Le Gué.
Un autre facteur a fait pencher la balance en faveur d’Avid : ses réticences initiales. Le Gué affirme : "J’ai présenté à l’équipe d’Avid ce que nous voulions et elle m’a répondu : "Non, nous ne pouvons pas le faire. Nous pouvons créer un système qui traite les images HD non compressées, mais pas aux vitesses que vous demandez." Je me suis rendu compte alors qu’ils avaient réfléchi à nos besoins. Je ne voulais pas d’un partenaire qui nous pousse au-delà des limites du développement. Je voulais un partenaire qui soit honnête et nous dise "Voilà le débit que nous pouvons vous garantir".
Une nouvelle solution :
 
l'équipe  Avid Professional Services a collaboré avec l’équipe LazyTown pour analyser le "workflow" existant et en concevoir un nouveau reposant sur le travail en temps réel en HD. Les équipes LazyTown et Avid sont parvenus à une solution impliquant un double "workflow" qui intégrait l’équipement principal existant comme les caméras Viper HD et le moteur Ultimatte, tout en introduisant un processus de montage au point d’acquisition. Pour ce faire, Avid a démontré à Raymond Le Gué les capacités du codec Avid DNxHD™.
"Du point de vue de la durabilité et de la stabilité, une seule société nous satisfaisait."
Une démonstration du bien-fondé de la conception a été mise en place à Pinewood, que les dirigeants de LazyTown ont examiné afin de faire part de leurs commentaires pratiques.
Une fois le concept du projet convenu, la division technique d’Avid a développé une installation de test pour créer la base à accepter. "L’équipement réel qui devait être installé à Reykjavik a été présenté en détail à la direction de LazyTown, afin de démontrer qu’il serait instantanément fonctionnel", déclare Miguel Ferros, directeur de la division Avid European Market Development. Il y avait peu de temps pour tester un système pilote en Islande. Il devait fonctionner dès le premier jour et garantir la migration sans incident de la fonction d’assistance Avid de Pinewood vers le bureau d’Avid à Oslo, en Norvège.
Les avantages du nouveau système se sont faits immédiatement sentir. "Lors du tournage de la première saison, je n’ai pas pu observer les changements que je voulais sur le plateau, ce qui était très frustrant", reconnaît Scheving. "En tant que directeur, lorsque j’effectuais un changement, je voulais en voir immédiatement le résultat. Désormais, je peux déplacer un arrière-plan sans avoir à attendre que la post-production le corrige. Je ressens ainsi une grande liberté." "Je n’accepte pas que quelque chose soit techniquement impossible. Je pousse sans cesse mes collaborateurs et les machines au-delà des barrières techniques."
Pour Magnus Scheving, LazyTown peut être une répétition pour des projets de longs-métrages ou de programmes télévisés plus importants. Le réalisateur Quentin Tarantino s’est récemment rendu dans nos locaux et s’est dit impressionné. "Je sais que j’exige beaucoup de mon équipe", admet Scheving. "Je n’accepte pas que quelque chose soit techniquement impossible. Je pousse sans cesse mes collaborateurs et les machines au-delà des barrières techniques." Cette soif obstinée de perfection est peut-être un défi pour son personnel, mais elle a certainement porté ses fruits.
Gros plan sur la technologie :
L'alliance novatrice d'action, de marionnettes et d’animation de LazyTown a posé un défi technologique majeur. Pour toutes les personnes qui ont participé à la capture, la gestion et le montage du métrage HD, la série LazyTown a poussé de nombreuses barrières.
Le "workflow" a évolué entre la première et la deuxième saison mais pendant le tournage de la première saison, il a fallu surmonter un certain nombre de goulots d'étranglement importants.
La production a tourné en pleine résolution 10 bits RGB 4:4:4 à 24 p (1920×1080, 23,976 i/s) sur une caméra Grass Valley Viper FilmStream avec incrustation interactive à partir d’un moteur HD Ultimatte. Mis à part l’incrustation interactive et le plateau virtuel, la routine de production était classique. Les clips étaient enregistrés sur disque, montés hors ligne avant la finition, la conformation et le transfert sur bande. Il n’en demeure pas moins que le débit moyen de chaque épisode, de 10 téraoctets de données (associés à quatre autres épisodes ou plus stockés en cours à différentes phases de réalisation), a entraîné de graves problèmes. Le calendrier imposait cinq jours de tournage, jusqu’à 30 plans quotidiens et un rendement de huit semaines par épisode. "Nous avions la qualité mais nous poussions le système bien au-delà de sa capacité en termes de débit. Nous manquions de souplesse."
"Il nous fallait jusqu’à 24 heures pour la conformation d’un épisode", souligne le producteur exécutif, Raymond Le Gué. "En outre, si Magnus Scheving (créateur de la série) voulait effectuer des changements, ne serait-ce qu’à une seule image, nous devions conformer à nouveau la sortie. Le pipeline était très instable. Nous avions la qualité mais nous poussions le système bien au-delà de sa capacité en termes de débit. Nous manquions de souplesse."
Le Gué, précurseur du plateau virtuel, créateur du système de plateau virtuel Scenario-XR et producteur de plus de 2 000 heures de programmes sur plateau virtuel pour Endemol, a rejoint l’équipe de LazyTown deux mois après le lancement de la première saison. Il s’est vu aussitôt chargé de résoudre les goulots d’étranglement pour le tournage des 18 épisodes de la deuxième saison.
Sa première décision était simple : garder l’incrustation Ulimatte et Viper. "20 minutes étaient nécessaires pour passer des plateaux virtuels aux plateaux réels. Alors, pour réduire ce délai, nous avons acquis un deuxième Viper", souligne Le Gué. "Le défi était de permettre à Magnus de prendre des décisions créatives à la volée, puis de gérer le débit des fichiers DPX sans compromettre le calendrier."
Un Double Workflow :
Le Gué a étudié les systèmes proposés par différents fabricants avant d’opter pour Avid®.Les équipes LazyTown et Avid ont collaboré pour parvenir à une solution impliquant un double "workflow". Cette solution intégrait l’équipement principal existant, par exemple les caméras HD Viper et le moteur Ultimatte, tout en introduisant un processus de montage au point d’acquisition. Pour ce faire, Avid a démontré à Le Gué les capacités du codec Avid DNxHD™. "Nous avons testé la qualité des images HD non compressées avec Avid DNxHD et nous avons observé qu'elle était si bonne que nous avons pu effectuer les finitions dans l'environnement de montage pour la télévision et nous avons gardé le métrage brut comme données source pour les prises 400-600 VFX", souligne Le Gué.
Dans le "workflow" révisé, le flux 4:2:2 du Viper est transmis à une salle de type MCR adjacente au plateau, où il est passé dans un système HD Media Composer® Adrenaline™ pour enregistrements et montage immédiats avant d’être enregistré sur un système Avid Unity™ MediaNetwork de 15 téraoctets. L’autre double flux 4:4:4 est enregistré sur un réseau San DVS d’une capacité de stockage de 30 téraoctets mais géré comme des fichiers DPX. Les "rushes" sont sauvegardés sur une bande de données. "Ce que nous avons réalisé est inédit en termes d’intégration des processus cinématographiques à la télévision."
"Le pré montage est un des moyens permettant de limiter la quantité d'images à traiter", précise le superviseur de la post-production, Paul Boots. "Chaque image fait 10 Mo. Par conséquent, chaque image que nous retouchons et ne stockons pas est vitale. Nous avons probablement économisé ainsi un tiers de notre espace de stockage." Cela a également permis au réalisateur, le plus souvent Scheving en personne, de visualiser immédiatement les répercussions du moindre changement effectué sur le plateau. En outre, un premier montage de chaque épisode serait disponible à la fin de chaque semaine de tournage, ce qui accélère le post-traitement.
L’insertion interactive non seulement se prête à l’interactivité sur le plateau, mais elle induit également nettement moins de correspondances des prises pendant la post-production. Les milliers d'éléments composant les arrière-plans virtuels sont générés dynamiquement par le système de plateau virtuel XR-Gen4. Lorsque Scheving souhaite modifier un graphique, par exemple en recolorant le ciel ou en repositionnant un arbre, la production peut effectuer cet ajustement à la volée sur le plateau tout en poursuivant la préparation de la prise. Le tournage des scènes ajustées s’effectue en l’espace de quelques minutes.
Le mouvement (longueur de focale, inclinaison et hauteur de la caméra) du bloc caméra et celui de la grue sont commandés avec chaque axe encodé de sorte qu’il corresponde exactement aux arrière-plans. "Lorsque la caméra et les arrière-plans correspondent à l'animation ; nous acceptons la prise et transmettons les données au service VFX", déclare l’opérateur Ultimatte, Richard Welnowski. Du code supplémentaire a été écrit, qui sépare les métas donnés en blocs pour optimiser la gestion.
En Ligne et Hors Ligne :
Le projet hors ligne produit à partir du système Adrenaline est stocké sur une unité Avid Unity en qualité HD dans DNxHD, de sorte que les opérateurs puissent y accéder à l’aide du système Symphony™ Nitris®. "La beauté du système est que nous pouvons à tout moment travailler hors ligne ou en ligne", souligne Boots. "Nous avons réduit les promos sur le système Symphony Nitris sans toucher au DPX." La correction colorimétrique et la conformation des fichiers graphiques sont effectuées sur le système DS Nitris, qui est capable de gérer les données DPX. Les graphiques sont également échangés en tant que fichiers Avid DNxHD sur le système DS Nitris dans une enveloppe Quicktime.
"La correction colorimétrique proprement dite est relativement simple puisque nous travaillons avec une palette de couleurs primaires", explique Welnowski. "Nous réglons quelque peu le contraste et la luminosité lors de la post-production et nous ajustons la valeur gamma. Le plus important, lors de la capture, est de veiller à ce que le rose, le bleu et le jaune, qui sont les couleurs caractéristiques de LazyTown, ressortent parfaitement."
Un des problèmes majeurs auxquels s'est heurtée la production a été la synchronisation de la relation audio/vidéo au point d’entrée des flux dans le Clipster. Le choix de Digidesign® Pro Tools|HD® s’est imposé en raison de sa prise en charge native du système Avid Unity. Toutefois, étant donné que Pro Tools® n’intégrait pas de solution HD, l’équipe Digidesign a dû intégrer un "workflow" de transcodage. Après examen des options possibles, l’équipe a choisi le système Virtual Katy de VKDL. Cet outil de transcodage reconfigure les sessions Pro Tools existantes sur la base des nouvelles séquences effectuées dans la suite de montage vidéo, ce qui permet de gagner un temps précieux dans la reconstitution des sessions.
Malgré toutes ces modifications, les pressions sur le pipeline restent pesantes. Avid® Interplay™, le moteur de "workflow" non linéaire en cours de développement par Avid à l’heure où l’équipe LazyTown a pris ses décisions, pourra être intégré aux productions futures pour garantir le suivi sans faille des ressources, éventuellement journaliser les clips (cela est actuellement effectué manuellement) et invoquer la vaste bibliothèque de métrages. "LazyTown a un rapport de prises de 11:1 extrêmement élevé, toutes stockées en tant que fichiers DPX", explique Le Gué. "Magnus peut vouloir utiliser une cascade que nous avons tourné et rejeté pour l’épisode 24 de la première saison. Dans ce cas, tout retard dans la recherche et la lecture de cette séquence peut s’avérer coûteux."
"Il s’agit du projet le plus ambitieux auquel j’aie jamais participé", reconnaît le producteur exécutif, Raymond Le Gué. "Ce que nous avons réalisé, je crois, est inédit en termes d’intégration des processus cinématographiques à la télévision. Nous avons intégré la post-production à la pré production de manière à déconstruire davantage les processus que ceux de la production télévisuelle normale."

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