Dans le cadre du festival « Série, séries » qui se tient à Fontainebleau (Seine-et-Marne) du 3 au 6 juillet, l’Association pour la promotion de l’audiovisuel (APA) publie, le 4 juillet, le 10ème baromètre de la création TV en partenariat avec le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) :
Dans son baromètre annuel, l’APA recence les audiences, productions et exportations et donne un panorama précis du paysage audiovisuel français. « Qui aurait pensé il y a dix ans que les secteurs soutenus par le CNC représenteraient aujourd’hui une valeur ajoutée de 9,3 milliards d’euros, soit l’équivalent du secteur automobile, un poids supérieur à l’industrie pharmaceutique ou au transport aérien ? », demande le producteur Jean-François Boyer, qui participera aux rencontres organisées durant le festival. « Après dix années de débats, il m’a paru essentiel d’engager un combat collectif pour améliorer la qualité de nos fictions. Même s’il y a de formidables exemples de séries françaises de qualité, la comparaison avec les séries américaines et même et surtout européennes doit nous stimuler et nous interroger. ‘Série, séries’ est aussi l’occasion de revenir sur l’évolution de la télévision française et d’envisager avec tous les créateurs la télévision de demain à l’échelle européenne », poursuit-il.
Nous reproduisons ci-dessous les commentaires de ce baromètre de la création TV.
En préambule, l’étude rappelle que le nombre de chaînes est passé de 7 en 2003 à 26 en 2012 ce qui a permis une augmentation de la production audiovisuelle (4059 heures en 2003 contre 5151 heures en 2012). Dans le détail, au cours de ces dix dernières années, la production de fictions est passée de 667 heures à 768 heures, celle des documentaires de 2466 heures à 2921 heures et l’animation de 208 heures à 298 heures. En parallèle, le marché publicitaire a progressé de 10,9 %.
LA PRODUCTION
L’étude souligne que la contribution des chaînes de la TNT à la production audiovisuelle demeure très inférieure à leurs poids en termes d’audience et sur le marché publicitaire. En 2012, les chaînes de la TNT représentaient 22,2 % de l’audience de la télévision et captaient 30,4 % des investissements publicitaires bruts à la télévision. En revanche, souligne l’étude, leur contribution constitue seulement 4,4% des investissements de l’ensemble des chaînes dans la production audiovisuelle aidée par le CNC.
En 2012, l’investissement des chaînes nationales gratuites dans la production de fiction est en baisse de 9,7 % à 427,9 M€. Les chaînes publiques nationales diminuent leur apport financier de 15,6 % à 255,6 M€. L’investissement des chaînes privées nationales gratuites est stable (+0,9 % à 172,2 M€). La participation des chaînes de la TNT à la production de fiction augmente de 114,4 % (8,1 M€ en 2012, contre 3,8 M€ en 2011). L’investissement des chaînes payantes s’établit à 38,1 M€ (62,6 M€ en 2011).
LES FORMATS
En 2012, le 52 minutes est le premier format de fiction, devant le 26 minutes, le 90 minutes et le format court. Le volume de » format court » progresse de 64,7 % par rapport à 2011 à 175 heures (dont 151 heures de séries et 24 heures d’unitaires). Le volume de » 26 minutes » augmente de 1,6 % à 202 heures en 2012. Le » 52 minutes » (-12 % à 205 heures) et le » 90 minutes » (-21,4 % à 186 heures) présentent au contraire un nombre d’heures en baisse. Entre 2003 et 2012, le volume de 90 minutes a été divisé par deux alors que le volume de 26 minutes a été multiplié par trois.
La production de fiction est majoritairement composée de séries. En 2012, le volume des séries est stable par rapport à 2011 à 629 heures (+0,5 %) alors que les unitaires diminuent de 15,4 % à 115 heures. Les séries représentent ainsi 81,9 % du volume de fiction produite.
Toutes les chaînes à l’exception d’Arte commandent majoritairement des séries. En 2012, la part des séries commandées s’établit à 24,8 % pour Arte, 64,1 % pour France 2, 76,6 % pour Canal+, 78,7 % pour France 3, 93,4 % pour TF1 et 96,4 % pour M6.
En 2012 l’offre de fiction en première partie de soirée est majoritairement américaine sur TF1, Canal + et M6, française sur France 2 et France 3, et europeennne non française sur Arte. En 2012, les séries américaines occupent 94,0 % des premières parties de soirées dédiées à la fiction sur M6.
L’offre de fiction américaine en première partie de soirée progresse de manière continue sur les chaînes nationales historiques. Pour la troisième année consécutive, la fiction américaine occupe un plus grand nombre de soirées que la fiction française. L’offre de fiction française est en baisse de six soirées en 2012.
L’AUDIENCE
En 2012, la croissance de la part d’audience des chaînes de la TNT se ralentit très significativement. La part d’audience des chaînes historiques est en baisse de 0,3 point, à 66,7 %. La part d’audience des chaînes thématiques est aussi en recul pour la troisième année consécutive (-0,5 point). Elle atteint son plus bas niveau depuis 2006.
La fiction est le genre de programmes le plus consommé sur les chaînes nationales gratuites. En 2012, la fiction représente 25,7 % de la consommation des téléspectateurs âgés de 4 ans et plus sur l’ensemble de la journée sur les chaînes nationales gratuites. La fiction totalise 43,2 % de l’audience différée à la télévision (via un enregistrement personnel) et représente 29,5 % des vidéos vues en télévision de rattrapage.
LA FICTION
En 2012, la fiction enregistre 43 des 100 meilleures audiences de la télévision (76 en 2011). La présence des séries américaines dans le classement recule fortement. Le palmarès est composé de 38 épisodes de séries américaines (72 en 2011) – essentiellement issus de trois séries (21 épisodes de Mentalist, 9 épisodes d’Esprits criminels, 7 épisodes de Dr House) – et de cinq fictions françaises (quatre en 2011) – cinq épisodes de la série Nos chers voisins.
En 2012, la moitié des fictions françaises inédites enregistrent une part d’audience supérieure à la part d’audience moyenne de leur diffuseur en première partie de soirée. Le taux de réussite de la fiction française inédite progresse de 2,0 points par rapport à 2011 à 50,1 %. Aux Etats-Unis, le taux de réussite de la fiction américaine s’établit à 61,1 % au cours de la saison 2011-2012 (35,6 % pour les nouvelles séries).
EXPORTATION
En 2011, les recettes d’exportation des films français diminuent de 9,2 % à 156,7 M€. Les ventes de programmes audiovisuels français à l’étranger sont au contraire en hausse de 4,8 % à 110,6 M€. L’Europe capte 67,9 % des exportations de programmes audiovisuels français et 52,9 % des exportations de films français de cinéma.
LA CHANSON
Dans son étude, l’APA souligne que la chanson est de moins en moins diffusée à la télévision, notamment sur les grandes chaînes historiques (TF1, France 2, France 3, Canal+, M6) qui fédèrent la plus forte audience. Le volume de chanson diffusé sur ces chaînes a baissé de 29% depuis 20002. « Triste constat car les émissions musicales jouent un rôle prescripteur pour les artistes et sont essentielles pour la construction de leur carrière », pointe l’APA. « Cette tendance est d’autant plus surprenante que l’utilisation du répertoire musical progresse continuellement à la télévision, la musique étant présente partout dans les films et oeuvres audiovisuelles, dans les publicités… ».
La diffusion de musique fait l’objet d’un transfert des chaînes généralistes à forte audience (quatre émissions ont été supprimées du service public en 2013) vers les chaînes thématiques plus confidentielles de la TNT. Ces chaînes qui s’orientent de plus en plus vers des formats généralistes sont pourtant loin d’accorder un traitement favorable à la musique, réservant elles aussi la diffusion musicale à des horaires peu attractifs. La musique subit ainsi une double » ghettoïsation « .
Source : Le monde.fr « Le monde de la Télévision »
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