Le géant américain des services internet lancera Netscape 7.2 d’ici cet été. Basé sur Mozilla 1.7, il n’offrira que peu d’intérêt pratique, sauf peut-être de maintenir le trafic du portail Netscape.com. Pas de quoi faire peur au leader, Internet Explorer. SAN FRANCISCO – Après avoir un temps enterré le navigateur web Netscape en juillet 2003, AOL a décidé d’exhumer l’idée pour en préparer une nouvelle version.
En avril dernier, alors que la nouvelle n’était pas encore officielle, la société s’était quelque peu trahie en publiant des annonces de recrutement concernant cette nouvelle « mission Netscape ». Le 27 mai, la maison mère AOL (groupe Time Warner) a finalement confirmé à notre rédaction américaine que Netscape 7.2 sera disponible cet été.
Basée sur le code source de Mozilla 1.7, il s’agira cependant d’une mise à jour relativement mineure, a précisé le porte-parole. Elle intégrera principalement tous les derniers correctifs de sécurité. Pour le reste, l’interface sera quasi inchangée.
«Ce n’est pas un énorme pas en avant», estime AOL qui confirme donc son relatif désintérêt pour ce navigateur concurent d’Internet Explorer. Alors pourquoi relancer un produit auquel les internautes ne sont plus liés, depuis l’enterrement précipité de juillet 2003? Vraisemblablement pour soutenir le trafic du portail Netscape.com, depuis lequel le navigateur a été téléchargé 18 millions de fois au cours des 12 derniers mois. Un portail qui revendique plus de 19 millions de visiteurs uniques chaque mois, de quoi assurer une manne publicitaire non négligeable pour AOL.
Netscape: 0,6% de parts de marché en 2003
En 2003, AOL avait limogé 10% des effectifs de sa filiale Netscape Communications et réaffecté la majorité des équipes à d’autres projets. Une source proche de l’entreprise nous confiait alors qu’il n’y avait plus que six employés travaillant uniquement sur le projet « navigateur ».
Netscape Communications a bien sûr été le pionnier des navigateurs web à partir de la deuxième moitié des années 90, en réussissant au passage son introduction en Bourse en 1995. Il s’était ensuite fait racheter au crépuscule de la new economy », en mai 1999, par l’ogre de l’internet America Online. Depuis, la situation n’a fait que tourner à l’avantage de Microsoft et de son Internet Explorer (IE).
Selon la société néerlandaise Onestat.com, spécialisée dans l’étude statistique des applications utilisées sur le web, IE versions 4/5/5.5 et 6.0 accaparaient 93,6% des parts de ce marché fin mai dernier. Les concurrents suivent loin derrière: 2,1% pour Mozilla, 1,02% pour Opera 7.0 et 0,71% pour Safari (Apple). Netscape est sorti du classement depuis début 2004, mais occupait 0,6% des parts fin 2003.
Source ZDNET France Christophe Guillemin