Alors que le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique) tire une nouvelle fois le signal d'alarme sur la baisse du marché de gros des ventes de musique en France, l'IDATE publie une étude analysant les différents modèles de distribution de la musique en ligne et leur impact sur le marché de la musique dans les cinq années à venir.
67 milliards de dollars. C'est ce que pèse le marché mondial de la musique. Parmi ces 67 milliards, 33,5 milliards viennent de la musique enregistrée, 25,5 milliards des concerts et 8 milliards de l'édition musicale. Ces secteurs sont tous affectés d'une manière ou d'une autre pour la numérisation de la musique. La musique enregistrée, elle, subit de plein fouet la baisse des ventes de disques. Et le report des ventes de CD vers le téléchargement légal n'étant que partiel, les recettes de l'édition musicale se retrouvent fortement comprimées. Dans le même temps, la multiplication des plates-formes de téléchargement sur Internet entraîne un accroissement des droits d'édition. Mais la balance n'est pas rétablie pour autant. Dans ce contexte, il est intéressant de noter que les concerts prennent de plus en plus d'importance dans l'économie musicale.
Ce marché des concerts progresse d'ailleurs à un rythme annuel de plus de 10% aux Etats-Unis, avec l'apparition de sociétés spécialisées dans leur organisation (LiveNation notamment), mais aussi à la faveur de l'augmentation du prix des places. Des concerts qui ont désormais lieu dans des salles rénovées et qui bénéficient d'un important sponsoring (le sponsoring représente environ 30% du marché des concerts).
Les distributeurs de musique en ligne, eux, sont de plus en plus nombreux et offrent différents visages. Outre les « pure-players » comme iTunes, il y a les spécialistes des fonds de catalogues et des petits labels. Ils proposent un nombre limité de titres, mais s'adressent à un public ciblé. Il y a aussi les distributeurs « midtail » proposant des titres d'artistes non signés par les grandes maisons de disques. On note également l'émergence de quelques distributeurs de contenus gratuits fonctionnant grâce à des dons, mais ils restent rares. La présence des opérateurs télécom, elle, se renforce. Ceux-ci font, en effet, de la musique un produit d'appel pour leurs offres d'accès à Internet. Enfin, quelques artistes se sont lancés dans la distribution directe (sans intervention de maison de disques), mais cette voie semble réservée à quelques vedettes jouissant déjà d'une forte notoriété.
Quant aux prévisions de croissance, elles restent modestes. L'IDATE table, en effet, sur un bond de seulement 4% du marché de la musique d'ici 2011. Les marchés de la distribution physique (CD) et de la distribution en ligne devraient être équivalents à cette date. Ils représenteront alors tous deux 41% du marché de la musique (contre 50% en 2007). Et c'est le marché des concerts qui devrait profiter de cette nouvelle donne. L'IDATE pense qu'il représentera 48% du marché en 2011 contre 38% en 2007.
En France, le marché de l'industrie musicale a perdu plus de la moitié de sa valeur essentiellement en raison du piratage sur internet, estiment les producteurs. Le marché de gros des ventes de musique en France a poursuivi sa chute au cours du premier semestre. Il enregistre, selon le SNEP, avec une baisse de 12,2 % tous supports confondus (physiques et numériques). Dans le même temps, le marché de détail de la musique recule de 17,1% au premier semestre (442,1 millions d'€). Les ventes de disques en magasins qui représentent la très grande majorité de ces ventes baissent de 18,6%, à 423 millions d'€. Le téléchargement légal sur internet progresse de 42% pour atteindre 19,1 millions d'€. Les ventes dédiées au téléphone mobile ne sont pas comptabilisées ici.
Source : ITNews