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Werner Herzog réalise un court-métrage avec le PMW-EX3

Légende vivante du cinéma d'auteur et réalisateur entre autres d'Aguirre, la colère de Dieu et Fitzcarraldo, Werner Herzog a récemment terminé un court-métrage pour l'English National Opera et Sky Arts, déjà salué par la critique. Conçu pour accompagner une aria représentant la séparation des amants dans l'opéra La Bohème, ce court-métrage de 4 minutes a été tourné en Ethiopie avec un PMW-EX3 XDCAM EX de Sony. « Il y a trente quatre ans, j'ai emmené une équipe de tournage ici même avec du 16 mm. Un vrai cauchemar logistique… avec le nouvel EX3 non linéaire, on est sur les lieux en 24 heures et le travail produit est d'excellente qualité. » :

Herzog est un réalisateur extrêmement prolifique, nominé cette année pour l'Oscar du meilleur documentaire pour Encounters at the End of the World. C'est Andre Singer, producteur et directeur général de West Park Pictures (DCD Media), qui l'a encouragé à accepter la proposition de l'ENO et Sky Arts. Les deux hommes ont déjà travaillé ensemble sur un certain nombre de productions, et pour Herzog, réaliser un court-métrage pour l'opéra annonçait le début d'une nouvelle aventure.
« Werner a voulu se rendre dans une tribu retirée dans le Sud de l'Ethiopie pour y capturer toute la beauté et l'intensité des paysages qu'il avait pu voir sur des photos », explique Andre Singer. « Nous avons donc décidé de voyager léger et de tenter le coup. En raison du temps qui nous était imparti, de l'environnement et de la rapidité du tournage, il était impossible de faire partir une véritable expédition filmique ; pourtant, les critères de l'English National Opera, de Sky Arts et de l'agence de communication Cake étaient très exigeants. Ils voulaient de la qualité cinéma HD. On était dans de beaux draps ! »
Quelques jours de préparation ont eu lieu début décembre, puis le tournage s'est déroulé juste avant Noël et a duré une semaine. Enfin, le montage et la post-production ont eu lieu au cours des deux premières semaines de janvier 2009. En plus d'être efficace, l'équipe devait également se faire discrète et flexible : à bord de son petit avion, il n'y avait pas de place pour de l'équipement volumineux et envahissant.
> Tourner en Ethiopie :
M. Singer connaissait la chanson : « Il y a de ça trente quatre ans, quand j'étais encore un jeune chercheur pour la trilogie Disappearing World de Granada TV, on m'a chargé d'emmener une équipe de tournage au même endroit pour y filmer la tribu Mursi avec du 16 mm. Un vrai cauchemar logistique. Aujourd'hui, avec le nouveau Sony EX3 non linéaire, et accompagné de Werner Herzog, on est sur les lieux en 24 heures, et le travail produit est d'excellente qualité. »
M. Singer a également fait appel à Richard Blanshard, lui-même réalisateur et caméraman, pour assurer la direction de la photographie sur la production. Déjà habitué à la HD, M. Blanshard tenait à utiliser le caméscope qui conviendrait le mieux à ses briefs un peu particuliers, et c'est avec l'aide de la société de location broadcast londonienne Genesis Plus Hire qu'il a testé le PMW-EX3 sous toutes les coutures. « Nous avons tourné à la Central School of Ballet, puis avons projeté le résultat sur un écran de 6 mètres », explique M. Blanshard. « Nous avons été littéralement bluffés. »
A l'image de l'équipement utilisé, l'opération elle-même était vraiment minimaliste, l'équipe de production devant dormir à la dure à côté du village tribal chaque nuit. Richard Blanshard a dû travailler sans moniteurs et se contenter de réflecteurs portables dans les conditions d'éclairage les moins favorables. « Le soleil était très puissant. Et une lumière puissante, c'est bien la pire ennemie que l'on peut trouver à la HD. Elle est trop agressive. Nous avons donc décidé de ne tourner qu'après 15 h afin d'obtenir une luminosité optimale pour notre latitude. » Comme il voulait travailler avec une faible profondeur de champ, il a décidé d'opter pour un filtre polaire et des ND grads. En plus de capturer d'incroyables détails, le PMW-EX3 lui a également permis de tourner à 30 images par secondes, donnant ainsi une impression de brouiller la réalité.
> Capturer les tons de chair :
Les membres de la tribu sont les sujets principaux du court-métrage : les cadrages sont focalisés sur quatre couples, avec des écarts occasionnels vers des groupes de personnes agées, tous kalachnikovs en main en raison des troubles persistant dans la région. « Je voulais capturer leurs visages de guerriers et reproduire au mieux leurs regards si exceptionnels, » explique M. Blanshard. « Ce film est chargé en émotions, le détail est donc primordial. »
Il appréhendait le résultat de la HD, inquiet que les différents tons de chair noirs ne soient pas parfaitement reproduits. Mais son expérience en tant que photographe cinéma lui a donné l'occasion de prendre de nombreux clichés de stars de couleur noire et lui a permis d'ajuster exactement sa prise de vue et d'éclairer précisément les tons de chair. Le détail qu'il a pu recueillir avec le PMW-EX3 a donné des tons nets, faciles à retoucher ou à améliorer en post-production. Richard Blanshard a enregistré sur carte mémoire, procédé qu'il a trouvé simple, propre et fiable. Il a apprécié le fait de ne pas avoir à télécharger le contenu sur son ordinateur, et utilisait chaque jour une nouvelle carte, pour finalement envoyer l'enregistrement complet à Joe Bini, chef monteur travaillant avec Richard Herzog à Los Angeles.
>  Etalonnage à Londres :
L'étalonnage du film a eu lieu à la Hat Factory de Londres, aux commandes du coloriste Gwyn Evans qui a travaillé sur des films à de nombreuses reprises. La qualité de la HD lui a procuré entière satisfaction. « La latitude de la caméra a retenu tout le détail de l'environnement, et le contraste de l'objectif a donné aux images un look naturel et photographique », confie M. Evans. « L'étalonnage sur un écran de 6 mètres et avec un système de projection optimal nous a permis d'améliorer toutes les subtilités de la photographie. »
Le caméscope a été concluant sur de nombreux aspects. « La légèreté et la portabilité de l'équipement a été un avantage de taille, surtout dans des conditions aussi difficiles », explique Andre Singer. « Mais le plus important, c'était bien sûr le résultat final. Werner et moi-même avons été très agréablement surpris par la qualité du film et la manière dont il a su retenir toute la clarté, la netteté et l'authenticité des couleurs, sur petit comme sur grand écran. Parmi tous ceux qui ont vu le produit fini, le verdict était le même. »

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