Rétro-scoop

Nouvelles du passé, compréhensions nouvelles :
Tendances du marché NAB 2014 par Jean Christophe Perney – CTM

Je suis heureux de vous faire part de mes premières impressions sur le dernier « cru 2014 » du NAB. Ce salon reste un événement incontournable pour les éditeurs et les équipementiers qui viennent présenter leurs dernières innovations, services et nouveautés au niveau mondial. Généralement cela permet de tester le marché et de tenir compte des réactions de leurs clients pour ajuster certains lancements produits ou offres services le cas échéant…

                                                                                          Jean Christophe Perney – CTM Solutions
Dans le cycle de notre industrie, le prochain salon IBC qui se tiendra à Amsterdam au mois de septembre permettra lui, de lancer les produits et de finaliser les offres en vue d’une livraison sur le dernier trimestre. Cette année de nouvelles tendances sont apparues autour du Cloud et des services associés, ainsi qu’une accélération de la recomposition du paysage audiovisuel pour faire face aux nouveaux enjeux économiques de notre secteur dus à la mondialisation des échanges, à la dématérialisation accélérée des médias du tournage à la diffusion et au développement de l’usage de WEB pour diffuser des programmes audiovisuels. :
Un événement avant le NAB marqué par Avid :
Avant le salon du NAB Avid a créé l’événement « Avid customer Association » en réunissant dans un même lieu plus de 1000 personnes : clients, partenaires, presse, fournisseurs tierces parties afin de présenter, échanger et partager leurs visions stratégiques du marché média. ACA « Avid customer Association » est une association créée sous l’impulsion d’Avid réunissant de nombreux professionnels du secteur du monde entier. Cette première réunion a permis d’échanger avec Avid une vision stratégique de l’évolution des industries des médias et de faciliter la collaboration entre les différents acteurs du secteur. Avid a proposé un certain nombre de nouveaux modèles pour répondre aux mutations technologiques de notre secteur, des usages et de la recomposition du paysage audiovisuel.
Une présence plutôt marquée pour ce premier événement couronné de succès au niveau du nombre de participants a pu surprendre.
Personnellement, je pense que notre secteur a perdu beaucoup de ces repères. Cet événement est arrivé à un moment opportun pour aborder les nouveaux challenges et enjeux au niveau de nos marchés. Il est intéressant de prendre un peu de recul et de pouvoir étudier les différentes solutions proposées pour évoluer sur ces marchés. Les échanges et le partage sur les visions d’entreprises ou de nouveaux modèles sont intéressants, je considère que l’immobilisme reste la pire des solutions. Si les acteurs de notre secteur ne sont pas force de proposition, alors la disparition à termes de nombreux de ces acteurs est à prévoir. 
Pour illustrer et alimenter cette réflexion j’ai sélectionné deux présentations d’Avid :
La première illustration représente par symbole « notre secteur » au centre d’un labyrinthe qui recherche sa voie et la bonne direction à prendre sur un marché qui connaît de grandes mutations technologiques.

La deuxième  illustration représente par symbole la mondialisation de notre secteur au niveau de la création, des échanges, de la distribution et de l’information. Il est nécessaire désormais d’avoir une vision internationale au niveau de son marché. Il suffit de comparer par exemple l’audience potentielle d’un programme diffusé par une chaîne Premium au niveau national avec la diffusion d’un programme similaire sur les nouveaux écrans du WEB.
Les habitudes de consommations changent aussi, la mondialisation accroît la complexité croissante de la chaîne de valeur des médias et de la compétitivité. Elle provoque l’accélération des processus de création, d’exploitation et de diffusion des programmes dans des délais encore plus raccourcis.

Cet événement a permis aussi de mieux comprendre la position d’Avid « Acteur Métier » et le déploiement de leurs stratégies sur un marché en plein évolution, à suivre au prochain salon IBC 2014.
Une première grande tendance du NAB 2014 : le Coud Computing – conséquences ou solutions : les offres de services dans le Cloud se multiplient dans notre secteur Média.

Du Cloud oui mais avec des offres de services complètement différentes :
– Service de tournage et de gestion des rushes à la production
– Services de post-production
– Services d’archivage
– Services de distribution et de monétisation
– Services de contribution et de promotion de la création 
Par qui ?
– Des éditeurs de logiciels
– Des Data-centers
– Des fabricants  
– Des Prestataires de services
… Outre la centralisation des services, l’approche Cloud permet une mutualisation des équipements et une variabilisation des coûts par les prestataires de services. 
Il faudra aussi distinguer les offres entre le Cloud privé et le Cloud public.
De nombreux acteurs métiers ont profité du NAB pour proposer ou renforcer leurs offres commerciales Cloud et présenter leurs propres modèles : Avid; Grass Valley; Sony; Front Porch Digital…
L’ensemble et la multiplication de ces offres traduisent pour ces éditeurs la volonté de profiter d’une nouvelle source de revenu, mais aussi d’assurer une présence sur ces nouveaux marchés. Il permet aussi de renforcer le positionnement de ces marques afin de faciliter par exemple l’introduction ou l’émergence de nouveaux standards, formats ou nouvelles technologies sur leurs marchés.
Mais ces différents services ne vont-ils pas ouvrir la « boîte à Pandore », plusieurs interrogations :

  • Ne va-t’on pas encore plus déstabiliser les industries techniques des pays développés au profit des services moins chers opérés sur des pays en voie de développement.
  • La sécurité autour de ces nouveaux services, est-elle suffisante ? chaque jour l’actualité prouve qu’il existe de nombreuses failles en matière de sécurité informatique. Les producteurs de contenu sont ils prêts pendant les phases de création à utiliser ces nouveaux services ?
  • Nécessité d’utiliser un réseau de télécommunication avec une garantie des performances attendues et soutenues.
  • L’utilisateur ne devient’ il pas un Beta testeur permanent, en effet certaines licences proposées sur le Cloud Média ne suivent plus le cycle classique du lancement produit : phase de test; conditionnement; mode d’emploi; packaging qui ont obligé de nombreux Editeurs précédemment à sécuriser la sortie de la version de leurs logiciels. Il faudra être particulièrement vigilant sur l’usage des dernières versions de logiciels la ou les produits nécessitent des workflows de fabrication « tendus » avec des enjeux économiques importants.


Développement du Cloud dans les médias :
Le développement des offres Cloud dans notre secteur est encore en phase d’amorçage, mais cette tendance de toute façon reste inéluctable à terme. Elle traduit la nécessité pour notre industrie confrontée à des équations économiques difficiles à réagir et à rechercher de nouvelles solutions d’optimisation de coûts et de moyens.
Pourquoi tant d’intérêt de beaucoup d’acteurs sur ce secteur ?
Les opportunités sont présentes car sur notre marché représente à terme le second contributeur à l’explosion des volumes de données à traiter derrière la finance. Au salon du NAB, j’ai compté pas moins de 70 exposants au niveau stockage par exemple.

NAB 2014 :

  • Le NAB a toujours représenté un lieu d’innovation d’où émerge et se confirment les nouvelles technologies au service de l’image et du son.
  • La montée en puissance de l’informatique dans notre secteur confirme à cause de la dématérialisation des fichiers vidéo le basculement vers les technologies IT imposant de nouveaux usages et de nouveaux challenges au niveau de l’exploitation.
  • Cette édition marquera aussi la généralisation et le développement de l’Ultra HD à ne pas confondre avec le 4K natif.

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Côté organisation, j’ai été assez déçu par l’organisation du NAB, en effet on mélange allégrement des stands qui proposent à la fois des adaptateurs mécaniques pour caméscope, des écrans pour affichage dynamique à côté des éditeurs de suites de logiciels.
De plus nous avons de grands stands où il est parfois difficile de trouver la personne adéquate pouvant nous renseigner sur un produit ou une solution, généralement on va retrouver des hôtesses ou des techniciens non dédiés aux solutions présentées.
De l’autre côté de petits stands où entre deux écrans et deux personnes assises (souvent occupés sur leurs smart phones), il devient compliqué de deviner la pertinence de la solution technique proposée.
Il serait éclairé de la part du NAB de repenser l’aménagement des espaces et des différents halls en vue d’organiser par thème les différentes solutions techniques proposées. Ce qui est le cas par exemple pour le hall dédié radio.
Un Salon NAB de transition :
Ce salon de transition doit faire face à la fois au début des grandes manoeuvres sur le rachat et la concentration du secteur des sociétés les plus importantes et à l’émergence de nombreuses start-up éparpillées sur tout le salon. Il est souvent difficile sur ce type de société de se faire une réelle opinion. En effet soit le succès escompté n’est pas au rendez-vous et l’activité peut s’arrêter brusquement, soit le succès est au rendez-vous et généralement associé à la revente à terme de l’activité à des sociétés plus importantes. 
Un marché encore trop atomisé :
Notre économie s’apparente plus à ce jour à un marché de spécialistes voir « d’artisans haut de gamme ». Nous avons plus de 1700 exposants ! pour de nombreuses entreprises l’effectif moyen ne représente pas plus de 10 salariés. Dans ces conditions il reste encore difficile de normaliser les échanges et les formats entre nos différents continents.
Il est donc normal que notre industrie se contracte maintenant pour se recomposer et évoluer. Les fusions et les acquisitions commencent à s’accélérer sur un marché resté statique depuis de nombreuses années.
L’arrivée des technologies de l’information et de l’informatique appliquée traduit un mouvement irréversible du marché du contenu des médias. Cette phase de ré industrialisation des process de fabrication, d’exploitation, de distribution et de monétisation des médias devient alors indispensable dans un contexte de mondialisation des échanges.
Je vous laisse découvrir dans cette newsletters les dernières nouveautés et innovations proposées par nos différents partenaires disponibles chez CTM Solutions. onne lecture.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez nous écrire à l’adresse suivante : info@ctmsolutions.com
Jean Christophe Perney

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