Rétro-scoop

Nouvelles du passé, compréhensions nouvelles :
Sony invente le DVD biodégradable

Sony a mis au point un DVD composé majoritairement de papier. Moins cher à produire et facilement destructible après usage, il apparaît comme une première réponse à la problématique croissante du recyclage. Sony a dévoilé ce week-end un nouveau type de DVD composé à 51% de cellulose, c’est-à-dire de papier, en remplacement du classique polycarbonate (plastique). Une innovation réalisée en partenariat avec le japonais Toppan Printing, géant de l’impression sous toutes ses formes: des tickets de loterie en passant par des magazines ainsi que des CD et DVD commerciaux. Ces disques fonctionneront sur les futurs lecteurs à laser bleu (nommés « Blu Ray Discs »), dont les premiers modèles seront disponibles en 2005 en Europe – Sony en commercialise dèja un au Japon. L’un des avantages de cette technologie, par opposition aux lecteurs actuels à laser rouge, est que  le rayon bleu n’a pas besoin de lumière laser pour traverser le support, précise Sony, ce qui permet d’utiliser de la cellulose opaque à la place de polycarbonate translucide. Ce DVD papier, d’une capacité d’environ 25 Go, devrait surtout être destiné à la vidéo haute définition. Deux heures de cette nouvelle génération de vidéo pourront ainsi être stockées sur un DVD Blu Ray. Sony et Toppan mettent également en avant la facilité de destruction de leur nouveau média. «Puisque le disque papier peut être découpé aisément avec des ciseaux, il est facile de préserver la confidentialité de ses informations quand vous n’en avez plus besoin», explique Hideaki Kawai, le responsable R&D de Toppan. Une solution au recyclage : Mais une autre raison d’ordre écologique a également poussé le géant nippon vers l’utilisation de la cellulose. «Le pétrole est une ressource limitée alors que le papier peut être recyclé», a déclaré un porte-parole de Sony au journal scientifique britannique Newscientist. Pour les concurrents, cette innovation est d’ailleurs avant tout une réponse à la problématique grandissante du recyclage. «L’une des premières problématiques actuelles pour les fabricants de CD et DVD est le recyclage de ces médias dont les volumes deviennent très conséquents», explique à ZDNet Nicolas de Saintremy, responsable des grands comptes chez Verbatim France. Selon lui, il s’est ainsi vendu en Europe en 2003, 2,5 milliards de CD-R. «Devant cette quantité de médias dans la nature, après les ordinateurs, la Commission européenne nous demandera un jour ou l’autre de fournir des disques recyclables, et toute le monde s’y prépare. Avec 51% de cellulose, Sony résout donc la moitié du problème avec une composition majoritairement biodégradable. Pour notre part, nous réfléchissons à différentes solutions, dont également la cellulose, mais aussi des plastiques biodégradables.» Selon le responsable de Verbatim, moins de 20% de la composition des CD et DVD est actuellement  recyclable. «Notre objectif est d’atteindre les 70% à 80% dans les prochaines années.» Un média inadapté à la sauvegarde de données : En revanche, l’exploitation commerciale du DVD papier semble très limitée: «Par son côté jetable, un DVD en papier s’adresse au marché de niche tels que les médias marketing vendus via la presse ou distribués dans la rue», estime Nicolas de Saintremy. «Mais il ne conviendra pas aux professionnels qui cherchent des solutions de sauvegarde très pérennes; or la cellulose se dégrade très vite. À titre d’exemple, l’armée française utilise des disques en verre pour stocker ses données. Un matériau avec une durée de vie illimitée, bien au-delà donc du polycarbonate qui se conserve de 60 à 100 ans.» Source ZDNet News

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