Une trentaine de studios indiens ont signé un accord avec Altnet, le partenaire de Kazaa qui diffuse des contenus promotionnels payants sur le réseau peer-to-peer. Ils grillent ainsi la politesse à Hollywood.
À Bollywood serait-on moins frileux qu’à Hollywood en matière de nouvelles technologies? Une trentaine de producteurs de cinéma indiens, dont les studios sont tous regroupés dans la banlieue de Bombay (d’où leur surnom), ont accepté de diffuser leurs films en numérique via le système d’échange de fichiers Kazaa. Ou plus précisément, via son partenaire publicitaire Altnet, chargé de la diffusion et de la gestion des contenus payants sur le fameux réseau « peer-to-peer ».
Bollywood est la plus grosse industrie cinématographique au monde avec environ 1000 films produits chaque année. Sa spécialité: des mélos sentimentaux, agrémentés de chants, danses et décors fastueux. L’objectif n’est pas tant de cibler les internautes indiens, dont le nombre reste encore limité (environ 10 millions d’utilisateurs sur une population totale dépassant le milliard d’individus), mais plutôt de conquérir la communauté d’expatriés indiens – près de 20 millions de personnes –, ont expliqué les responsables des studios.
3 dollars le film téléchargé pour une seule séance
Le premier film a été mis à disposition le mois dernier: il s’agit d’un thriller intitulé Supari (« Un contrat pour tuer »). Il en coûte 2,99 dollars pour télécharger le fichier, qui ne peut pas être copié et est censé s’autodétruire après visionnage. «Cela a été très excitant pour moi d’être le premier à faire ceci, dans une industrie qui a ignoré internet, ou qui n’y a pas suffisamment fait attention», a déclaré à Reuters Meenu Kumar, le producteur exécutif du film.
Dans un premier temps, les studios n’espèrent pas générer de revenus rapides par ce biais, mais comptent sur un potentiel de développement à plus long terme. Leur attitude tranche avec celle des majors Hollywood, qui se sont montrées plutôt réticentes jusqu’à présent pour diffuser leurs contenus par de tels canaux. Et encore moins via Kazaa, coupable d’ordonner le piratage à grande échelle de leurs superproductions.
Source ZDNet France