Le pionnier américain de la photographie a déposé son bilan, le jeudi 19 janvier. Sa mise sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites lui permet d’obtenir une ligne de crédit de 950 millions de dollars sur 18 mois auprès de la banque Citigroup. Les filiales situées hors des Etats-Unis ne sont apparemment pas directement touchées par la procédure. Après avoir supprimé près de 50 000 postes en huit ans, Kodak espère se relancer en misant sur les appareils photos et les camèscopes numériques.
À l’occasion du CES (le Consumer Electronics Show) 2012, Kodak a d’ailleurs dévoilé une foule de produits et de solutions connectés pour la création, le partage et l’impression de photos. On y trouvait pêle-mêle l’appareil photo sans fil Kodak Easyshare M750, permettant d’envoyer en Wi-Fi des photos vers les sites Facebook par exemple, le nouveau caméscope de poche Kodak Playfull Dual, réunissant dans un seul et même appareil un caméscope HD 1080p/60 ips et un appareil photo numérique BSI CMOS de 12 mégapixels.
« Kodak rime avec imagerie depuis plus de 120 ans. Et pour le consommateur social et nomade d’aujourd’hui, nous continuons d’innover afin de proposer des produits intelligents et intuitifs offrant des images d’une qualité Kodak exceptionnelle » déclarait alors Vince Ferraro, le nouveau Vice-président mondial Corporate Marketing & Consumer Digital Imaging. « Nos clients font confiance à Kodak et nous confie leurs souvenirs. Nous souhaitons les aider à les exploiter encore plus efficacement. Qu’ils se trouvent chez eux, qu’ils soient en déplacement ou dans une boutique, Kodak a toujours une solution simple et intelligente à proposer pour prendre, créer, partager et imprimer. »
Le groupe américain tente donc de se restructurer en se diversifiant dans les appareils photo. La mise en faillite de l’entreprise accordée par le Tribunal de New York lui permet de poursuivre ses activités en gelant ses dettes.  » Le conseil d’administration et la totalité de l’équipe de direction estiment que c’est une étape nécessaire et la chose qu’il convient de faire pour l’avenir de Kodak « , explique Antonio M. Perez, son PDG.
Kodak pourrait chercher acquéreur pour ses 1 100 brevets numériques et toucher quelques dédommagements suite aux actions en justice récemment intentées. Les brevets déposés par Kodak dans le domaine de la capture d’images numériques lui auraient rapporté 3 milliards de dollars depuis 2003. L’entreprise va surtout poursuivre sa restructuration. Pour mémoire, depuis 2003, Kodak a fermé 13 usines et 130 laboratoires et supprimé 47 000 postes.  » Maintenant nous devons terminer notre transformation en nous attaquant davantage à notre structure de coûts et en tirant efficacement de l’argent des actifs non stratégiques « , résume Antonio M. Perez.
Suite à l’annonce de la réorganisation volontaire de la société Eastman Kodak Company et de ses filiales aux Etats-Unis dans le cadre d’une procédure du Chapitre 11, Kodak tient à préciser que ses filiales en dehors des Etats-Unis ne sont pas incluses dans cette procédure et continueront de fonctionner normalement. En conséquence, nous continuerons d’honorer tous nos engagements envers nos clients et fournisseurs, quelle que soit la date à laquelle elles ont été engagées.
« Nos activités européennes ne sont pas affectées par la décision qui a été prise par notre maison mère aux Etats-Unis de procéder à une restructuration». Philip Cullimore, Directeur Général Europe explique : « En Europe, nous avons observé un déplacement net de la tendance vers des applications d’imagerie B2B, avec une concentration sur l’impression. Ces activités en Europe obtiennent de bons résultats et leur croissance est rapide. »
La restructuration de l’entreprise a pour but d’améliorer les liquidités aux Etats-Unis et dans le reste du monde, de monétiser les brevets non stratégiques, de régler les problématiques de pensions et de permettre à la société de se concentrer sur ses secteurs d’activités les plus rentables. Kodak prévoit de terminer sa restructuration en 2013 aux Etats-Unis.
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