Rétro-scoop

Nouvelles du passé, compréhensions nouvelles :
Filmlight présente la dernière version de son Flip Box à l’AFC

C’est Daniele Siragusano de la société Filmlight qui s’est chargé de faire une démonstration à la fois claire et précise du workflow proposé par filmlight spécialisée dans l’étalonnage numérique. Constatant que la plupart des solutions en la matière fonctionnent avec des standards presque tous différents, Filmlight a souhaité offrir à l’utilisateur une véritable architecture de contrôle de la couleur depuis la prise de vues jusqu’à l’étalonnage final :
« La première des constatations est que l’essence même du fonctionnement d’un capteur numérique repose sur une réponse linéaire », explique Daniele Siragusano. « Dès lors, transformer cette réponse sous forme logarithmique permet d’émuler ce que faisait précédemment la pellicule, mais ça a une contrepartie : à chaque diaph (ou quantité double de lumière), on utilise la moitié de la dynamique du capteur. C’est un inconvénient majeur car on s’aperçoit, dans la pratique, que les capteurs numériques n’utilisent concrètement qu’une toute petite partie de leur réponse pour transmettre l’immense majorité des nuances en luminance de l’image. Plus des trois quarts étant utilisés pour seulement transmettre les dernières nuances avant le blanc. »
Propos receuillis grâce à l’AFC Mr François Reumont 

La démarche de Baselight démarre donc à la prise de vues, en proposant un boîtier nommé Flip, qui se raccorde en sortie caméra via le signal SDI, et qui va récupérer l’image pour la traiter en temps réel.

« En appliquant un traitement logarithmique inverse propre à chaque caméra, on repasse sous forme linéaire, en quelque sorte native. On peut alors travailler dessus sans avoir à dépendre de cette première variable qui fausse un peu tout. C’est très important car chaque constructeur à sa propre manière de traiter image, et c’est une des raisons pour laquelle il est parfois difficile de raccorder un plan tourner dans les mêmes conditions avec deux caméras différentes. »

Ce boîtier offre donc une visualisation en temps réel de la sortie  » native  » du capteur, et va permettre sur le plateau d’offrir une solution d’étalonnage sur le boîtier même, ou à travers une station d’étalonnage de terrain (la solution Daylight, version allégée de Baselight tournant sur ordinateur portable plateforme Mac Os X ou Linux, équipée d’une carte graphique HD SDI Aja ou Black Magic par exemple).

On peut ainsi très facilement proposer un  » look  » au réalisateur, soit à partir de LUTs prédéfinies lors des essais, soit en direct en utilisant les fonctions d’étalonnage simples de la box. Toute une série de fonctions comme le vecteur scope, l’oscilloscope et l’histogramme, permet également de contrôler l’image bien entendu. Quelques fonctions un peu plus poussées sont aussi intégrées, comme l’étalonnage par masque avec secondaires, ou des effets de filtres numériques de diffusion. En outre un clavier a été intégré à la console Flip pour faciliter un accès direct aux fonctions principales sans passer par le traditionnel menu défilant.
En sortie de boîtier, il est généré des fichiers d’étalonnage BLG (Baselight grade files), sous la forme open EXR, qui vont accompagner chaque image (avec infos de  » keyframes « ) tout au long de la chaîne, depuis le montage (via un plug-in pour Apple Final Cut, Avid Media Composer ou Adobe Premiere Pro), jusqu’à l’étalonnage final sur console Baselight.
« C’est très différent de la méthode dite d’étalonnage  » vidéo  » qui s’est popularisée à l’arrivée des caméras numériques », explique Daniel Siragusano. Avec cette chaîne, on retrouve l’esprit de l’étalonnage film traditionnel, tel qu’il était pratiqué dans les laboratoires argentiques.
En limitant le nombre de variables, et en essayant de tout rassembler dans un même espace colorimétrique très large au cœur du système comme Aces, on peut aboutir à un résultat constant depuis la prise de vues, en passant par la salle de montage, jusqu’à l’étalonnage. C’est un vrai gain de temps car il n’est plus nécessaire au coloriste de revenir chercher prise par prise le  » look  » qu’on avait défini à partir d’images référence ou d’une LUT. Ici, tout suit via les fichiers BLG qui sont en permanence modifiables dans un sens ou dans l’autre sans toucher à l’image de départ. »
Une démonstration a été faite par Daniele Siragusano, en prenant quatre images de tests tournés dans des conditions identiques par quatre caméras différentes (Sony F65, Red Dragon, Arri Alexa et Canon C500). Après récupération dans le système, il suffit d’appliquer à chaque source la table de conversion logarithmique/linéaire de sa propre caméra d’origine, pour ensuite les récupérer en étalonnage, et en l’espace de quelques instants – en ajustant simplement le gain et le contraste – les raccorder à quelques différences de saturation colorimétrique près. « Faites le test vous-même », explique Daniele, « partez des images debayerisées de chaque caméra sur une console d’étalonnage pour arriver au même résultat, et vous verrez que vous passerez sans doute au moins une heure ou deux, et sans cette qualité de résultat ! »
Autre exemple qui va à l’encontre des idées reçues, une comparaison objective entre trois prises faites sur la même caméra, et passées à travers le boîtier Flip. « Pour mettre en évidence la problématique de la réponse logarithmique, on a décidé de faire un key lite avec une caméra, avec une prise posée comme il faut à 800, une prise sous-exposée de deux diaphs, et une surexposée de la même quantité. »
Après passage sur la console d’étalonnage et réalignement des trois prises en lumière et en contraste, on observe immédiatement une montée de bruit vidéo très importante sur la prise sous-exposée, tandis que la prise surexposée reste absolument utilisable, voir même plus agréable à l’œil que la prise nominale. Une constatation qui amène à affirmer que le temps de la sous-exposition d’usage en numérique est terminé, et qu’il faut ne faut plus hésiter au contraire à exploiter la grande latitude des nouveaux capteur jusqu’à la limite du blanc . « Mon conseil ? Exposez vers la droite ! », affirme avec enthousiasme Daniele Siragusano…
En quelque sorte comme on avait l’habitude de le pratiquer au temps du négatif…

Notes :
La Flip Box de Baselight est annoncée dans sa dernière version pour le printemps 2015, elle devrait coûter moins de 8 000 €, et elle s’intègre dans une chaîne complète de postproduction comprenant le logiciel Daylight d’étalonnage des rushes (Mac OSX), des plug-ins pour chaque système de montage pour pouvoir relire et gérer les fichiers BLG générés au tournage et associés à chaque prise, et en fin la station Baselight qui offre toutes les fonctions les plus sophistiqués pour l’étalonnage final et sa sortie en DCP ou master vidéo.
Source : AFP par François Reumont
Distribué en France par CTM Solutions : contact 01 40 85 45 40 ou info@ctmsolutions.com
Configuration actuelle du Flip Box :

  • Compact 3U Low nois, Live image Processor 
  • Real time GPU processing of HD camera monitoring output with live preview and refinement of unlimited preset looks Full grading control for live adjustment of looks while capturing or reviewing footage
  • Intuitive touchscreen and soft ‘Adaptive Key’ operation with 3 Axis trackball for grading operations
  • Live filters including blur, soften, mist and effects processing
  • Time based recording of look decisions in standard CDL or Baselight grade data format
  • Records live camera feed with associated metadata and all LUT and look data directly to DNxHD MXF files Built in waveform/vectorscope/histogtram with measurement cursor and clip alarm
Prix HT 22 500 €

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