Une année 2012 qui s’annonce difficile mais intéressante.
D’un côté le succès de films français comme, « The Artist » (nominé hier trois fois aux Golden Globes), « Intouchables » (près de 18 millions d’entrée) ont permis une fréquentation plus importante de salles de cinéma. D’ailleurs, 2011 enregistre un record de fréquentation inégalé depuis 45 ans.
De l’autre, les industries techniques connaissent, depuis plusieurs années, des difficultés conjoncturelles et structurelles les conduisant toutefois à la recherche permanente de modèles économiques pérennes.
On parle d’économie émergente à la fois synonyme « d’eldorado » pour les uns et de dégrations des modèles existants sociaux et politiques pour les autres. En parallèle, l’arrivée des nouvelles caméras numériques à faible coût dans la création de fictions et long métrage n’a t’elle pas aussi accéléré cette dualité ? A la fois plus accessible permettant l’émergence de nouveaux talents mais déqualifiant à la fois sur les essences des média (du Codec ProRes utilisé par exemple en étalonnage sur du long métrage) et sur les process économiques entraînant de facto une modification des équilibres et métiers de la filière de production.
L’année 2011 sera aussi passée inaperçue dans le cinéma et pourtant elle a sonné le glas des industries techniques du film argentique. La progression était dans l’air depuis longtemps, mais cette fois, le basculement s’est opéré, le numérique s’est s’imposé comme la nouvelle norme. Au mois de mars l’observatoire des métiers en France a indiqué que 96% des tournage étaient effectués en numérique. Première conséquence l’ensemble des laboratoires photochimiques ferment dans le monde : en France LTC, Eclair Labs restructure, en Europe Technicolor a annoncé son intention de fermer ses laboratoires de tirage de copies film à Madrid et à Rome …Avec ces fermetures c’est un métier, une expertise qui s’en va.
Et pourtant comment ne pas s’émerveiller devant La restauration du film » le voyage dans la Lune de Georges Méliès » qui a su traverser les âges grâce à l’utilisation du support film. Comment garantir aujourd’hui la sauvegarde et le dépôt de nos oeuvres dans un siècle quand déjà on aborde avec difficulté une simple rematérialisation de films en cours de production sur un serveur de stockage face à la défaillance d’une entreprise. J’ai noté hier la volonté de la Ficam à « inviter tous les professionnels du cinéma français à participer aux états généraux de la production en France qu’elle organisera le 15 février prochain afin de tirer tous les enseignements utiles de ces évènements et d’apporter enfin les réponses qu’exigent immédiatement la pérennité d’une Industrie technique sans laquelle le Cinéma français n’existerait pas. »
La télévision elle aussi subira sa propre révolution en 2012 avec l’émergence de nouveaux acteurs et le partage du multi-écran, la télévision connectée, des nouveaux modes de consommation, le partage des revenu publicitaires, la contribution active des spectateurs.
La technologie est courante et galopante, mais permet aujourd’hui l’accès des images et des sons aux plus grands nombres ouvrant ainsi aux créateurs un plus vaste auditoire…
Nous devons ensemble avancer et nous adapter pour répondre au désir de Création, nous sommes tous « les artisans de la haute couture des médias ».
Le pôle industriel de CTM Solutions c’est l’agrégation de passions; d’innovations et de talents :
– Debrie Technologies : pouvoir garantir la consultation, la restauration et la valorisation du patrimoine film argentique dans le monde entier
– Ninsight : pouvoir indexer, rendre intelligent et efficace les différents workflow métiers dans une dématérialisation galopante (« organiser ce bordel numérique »)
– CTM Solutions : rendre disponible et abordable les nouveaux outils numériques et les intégrer avec cohérence dans vos nouveaux workflows (« la cuisine numérique est un art difficile mais qui s’apprend en participant »).
Nous serons toujours heureux de vous informer et de répondre à vos projets sur 2012.
Cordialement.
Jean Christophe Perney