Rétro-scoop

Nouvelles du passé, compréhensions nouvelles :
Intel abandonne le mégahertz pour le watt

Le fondeur américain va désormais communiquer sur la notion de «performance par watt» pour évaluer ses processeurs. Une mesure qui tient compte à la fois de la puissance du composant et de sa consommation d’énergie.

La course aux mégahertz qui a opposé durant des années AMD et Intel touche à sa fin. Historiquement, la fréquence d’horloge mesurée en hertz a toujours consitué la principale référence pour évaluer la puissance d’un processeur et, par extension, celle d’un ordinateur. Une mesure jugée moins pertinente, déjà abandonnée par AMD en 2001.

Depuis 2004, Intel a entamé la même démarche, en différenciant ses modèles de Pentium par un « numéro de processeur » (ex.:713 à 780 pour le Pentium M – 520 à 670 pour le P4). Seuls certains Celeron (entrée de gamme) et Xeon (serveurs) continuent d’être distingués par leur fréquence d’horloge.

Plus pour très longtemps, puisque le 23 août, Paul Otellini, P-DG d’Intel, a mis en avant une nouvelle approche pour évaluer la valeur des processeurs: la «performance par watt». Il s’exprimait en ouverture de l’Intel Developer Forum, qui se tient à San Francisco du 23 au 25 août.

«L’industrie est désormais dans une course à la performance par watt», a-t-il déclaré. Le watt (W) est la mesure de la puissance électrique. Dans le domaine des processeurs, elle détermine la consommation d’énergie de la puce. Une caractéristique de premier ordre pour les PC portables ou les ordinateurs de poche, les deux segments à forte croissance du secteur informatique. Plus que la puissance pure, Intel va donc désormais communiquer sur le rapport entre la performance et la consommation d’énergie.

Objectif: 0,5 W d’ici à la fin de la décennie

Dans son discours, Otellini a fixé à son groupe l’objectif de produire d’ici à 2010, des puces qui multiplieraient par dix la performance par watt des puces actuelles. La puissance électrique nécessaire à leur fonctionnement serait ainsi de l’ordre de 0,5 W, contre 7 à 21 W aujourd’hui pour un Pentium M.

L’abandon de l’évaluation en mégahertz a également une raison technique. Comme nous l’évoquions récemment, la montée en fréquence des processeurs atteint désormais une limite physique avec les systèmes de refroidissement classiques. Pour cette raison Intel comme AMD concentrent leurs efforts sur la multiplication des cœurs plutôt que sur la surenchère des gigahertz, qui devrait se stabiliser aux environ de 4 GHz.

Otellini a d’ailleurs évoqué la sortie en 2006 de trois nouvelles puces, qui auront toutes comme base une architecture commune de type double cœur (dual-core) et 64 bits. Elles répondent pour l’instant aux noms de code Merom (portable), Conroe (PC de bureau) et Woodcrest (serveur).

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