Le dispositif antipiratage de Windows entre en vigueur en France
Microsoft déploie au niveau mondial son programme « Windows Genuine Advantage ». Désormais, pour télécharger des mises à jour de Windows XP ou 2000, il faut authentifier sa copie de l’OS. Si elle est illicite, Microsoft propose de dénoncer le fournisseur.
Après des projets pilotes en Norvège ou en Chine, le dispositif de lutte contre la contrefaçon de Windows est désormais déployé mondialement. A compter du mardi 26 juillet, il entre en vigueur dans l’ensemble des pays, dont la France.
Baptisé « Windows Genuine Advantage » (WGA), ce système se veut plus incitatif que répressif. Son fonctionnement est simple: les téléchargements de mises à jour de Windows XP et 2000, à l’exception des patches de sécurité, sont désormais accessibles aux seuls OS disposant d’une licence en bonne et due forme. La vérification s’effectue à distance lorsque l’utilisateur tente de télécharger une mise à jour depuis un site de Microsoft, par exemple la dernière version de Media Player ou de l’Anti-spyware.
Selon l’éditeur, l’utilisateur n’est pas pris au dépourvu. Les additifs nécessitant une « validation WGA » sont identifiables par un logo représentant une flèche jaune sur fond bleu. Le contrôle s’effectue à l’aide d’un petit programme de type script ActiveX, installé sur le système juste avant le téléchargement de la mise à jour.
Pour vérifier la validité de la copie de Windows, il compare la clé du produit avec les clés pirates recensées dans une base de données. Il vérifie également la cohérence entre la clé et le type de licence (OEM, entreprise, grand public).
Si la copie est reconnue comme conforme, un certificat est stocké sur le disque. Sauf en cas de réinstallation totale du système, l’utilisateur pourra télécharger les mises à jour sans relancer le dispositif de vérification à chaque fois.
Les mises à jour récupérées par d’autres biais, par exemple sur le CD d’un magazine, pourront toujours être installées sans vérification. Du moins pour l’instant. «Au fur et à mesure, toutes les mises à jour nécessiteront de passer par ce dispositif pour être installées sur un système», explique à ZDNet.fr Philipe Perechodkin, chef produit Windows client chez Microsoft France.
Echange copie pirate contre original
Pour favoriser l’usage du programme WGA, Microsoft l’a associé à une série d’avantages, notamment des services gratuits. «Un site WGA en Français va proposer aux utilisateurs, disposant d’une copie conforme, des contenus pédagogiques tels que des tutoriaux vidéo de Windows», poursuit Philipe Perechodkin. «Il y aura aussi un service d’assistance par chat permettant d’aiguiller les internautes dans les différents sites de Microsoft».
Pour ceux disposant d’une copie illicite, Microsoft se veut magnanime. Il leur propose gratuitement une version originale du produit avec sa licence, mais à condition de dénoncer le revendeur de l’OS pirate.
«L’utilisateur doit remplir un rapport de contrefaçon avec le nom de l’enseigne qui lui a fourni son OS. Il faut également fournir une preuve d’achat que la copie était de nature trompeuse. C’est-à-dire que l’utilisateur ne pouvait manifestement pas savoir qu’il s’agissait d’une copie pirate». Exit donc les CD-Rom avec « Windows XP » inscrit au marqueur. Microsoft prendra par exemple en compte ceux dont la gravure et la jaquette ressemblent à s’y méprendre à un original.
Pour ceux qui ne sont pas en mesure d’apporter cette preuve, Microsoft propose des promotions sur Windows XP (90 euros pour la version « home » au lieu de 280 euros et 135 euros pour la version « pro » contre 420 au catalogue). Une offre qui devrait prendre fin cet automne.
L’éditeur se dit confiant sur le succès de WGA. «Lors de nos expérimentations, 55% des utilisateurs sont allés jusqu’au bout du processus», indique Philipe Perechodkin. Cela fait tout de même 45% des utilisateurs que ce programme a dissuadés. «Nous nous attendions à 10 à 20% d’utilisation du dispositif, pas plus», précise-t-il.
Après Windows, le système sera intégré à d’autres produits Microsoft. Le premier sera Office, qui entre en phase pilote WGA, sur la base du volontariat. Selon le même principe, les mises à jour de la suite bureautique devraient être conditionnées à l’authentification WGA, à l’horizon 2006.
Source ZD Net France