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Sony Nouveau Camescope HVR-Z5E : Kevin Cook commente :

Remplacement du bestseller HVR-Z1E, le dernier caméscope HDV « hybride » présente également une nouveauté commutable HD pour les propriétaires du DSR-PD170P. Alors, a-t-il convaincu Kevin Cook, administrateur exécutif de l'Institute of Videography ? Trouvez la réponse dans cet article. Le successeur du Z1 ?

Pour moi, cela ne semblait pas logique. Quand j'ai appris qu'en plus, ce modèle était destiné à remplacer le HVR-Z1E, j'ai trouvé cela encore plus étrange : le Z1 est un excellent caméscope, pourquoi le remplacer ? De plus, il me semblait qu'il avait été lancé il y a deux ans à peine. Le marché évolue-t-il vraiment si rapidement ?
En réalité, c'est surtout qu'à mon âge, le temps passe de plus en plus vite… En effet, après vérification, j'ai constaté avec étonnement que le test que j'avais réalisé sur un Z1 en pré-production remontait déjà à décembre 2004. Même si le Z1 n'a pas encore quatre ans, quand on voit l'évolution des autres technologies, il y a lieu de penser que l'heure est au changement. Ceci dit, changer pour le plaisir de changer, ce n'est pas vraiment ma philosophie. Le Z1 est l'un des caméscopes Sony les plus appréciés par les professionnels : pour le remplacer, il fallait une bonne raison.
Mon étonnement est allé croissant quand j'ai su que le Z5 viendrait également remplacer un modèle SD encore plus ancien, à savoir le DSR-PD170P de la gamme DVCAM. Ce caméscope est toujours très utilisé par les vidéastes, car l'un des défauts majeurs des premiers caméscopes HD était leurs performances médiocres en environnement peu éclairé. Pour être capable de remplacer à la fois le Z1 et le PD170, le dernier-né de la gamme HDV devait reprendre tous leurs points forts, à un tarif attractif. Vue frontale du HVR-Z5E L'optique du Z5E est le changement le plus marquant
Quels sont les défauts du Z1 ?
Avant de tester le Z5, je me suis penché sur les défauts de mon bon vieux Z1. Bien sûr, ses performances en basse lumière ne sont pas les meilleures qui soient, même si elles sont supérieures à celles de certains modèles HD bien plus coûteux. Son menu système est très détaillé, mais certains contrôles sont peu pratiques à modifier. Autre inconvénient du Z1 : la molette rotative pour le réglage du diaphragme, qui se situe sous le bloc optique.
En ce qui concerne l'optique du Z1, j'en suis plutôt satisfait, même si je n'ai jamais été un grand fan des bagues de mise au point sans butée, qui empêchent d'évaluer précisément sa position. Le poids du Z1 est aussi un inconvénient : le caméscope semble plutôt léger au premier abord, mais le caméraman ressent rapidement une certaine fatigue musculaire. Le Z5 corrige-t-il ces problèmes ? Premières impressions au déballage…
Comme le caméscope devait être officiellement lancé à l'IBC 2008, j'ai promis de ne rien révéler et ai reçu le Z5 de pré-production quelques semaines avant que le modèle ne soit dévoilé à Amsterdam. Comme pour tous les modèles fournis avant leur commercialisation, le Z5 de pré-production m'est parvenu assorti des avertissements d'usage, à savoir qu'il était susceptible d'être légèrement modifié avant sa mise sur le marché. Les modèles de pré-production ne sont jamais confiés très longtemps au testeur. Dans mon cas, j'ai reçu le Z5 le vendredi 22 août, et Sony l'a récupéré le mardi suivant tôt dans la matinée. Autrement dit, je n'ai pas pu soumettre le caméscope à des tests en conditions réelles ; en revanche, j'ai pu le comparer à mon Z1 sur les points mentionnés ci-dessus.
La première chose qui m'a frappé, c'est à quel point le Z5 ressemble au Z1. A première vue, il est tout à fait identique du point de vue de la taille et du design. Le viseur LCD est un peu plus petit, mais il se rabat également sur la partie supérieure et protège les contrôles VTR une fois replié. J'avais apprécié cette fonction sur le Z1, aussi j'ai été ravi que le viseur conserve cette configuration.
Vue latérale du HVR-Z1E Bien plus ergonomique que le Z1E
En soulevant le caméscope, j'ai connu ma première et seule déception, puisque son poids est plus ou moins équivalent à celui du Z1. Contrairement à son prédécesseur, le Z5 possède un châssis essentiellement conçu en plastique, et non en matériau composite comme le Z1. Je ne suis pas en train de dire que le caméscope semblait peu robuste, par contre, je me suis demandé quels éléments Sony avait bien pu modifier pour que les deux caméscopes aient le même poids alors que les châssis sont constitués de matériaux différents.
Ensuite, je suis passé aux choses sérieuses. En terme de maniabilité, le Z5 est clairement plus confortable que le Z1. L'optique (j'y reviendrai) a une taille à peu près équivalente ; quant au bloc pour la connexion Mic XLR, il est désormais placé sous le LCD (et non plus sur le côté du bloc optique) mais conserve la même position vers l'avant. Le micro intégré est plus petit.
La poignée du Z5 est située légèrement plus vers l'avant que celle du Z1, mais plus important, le centre de gravité du caméscope a reculé de quelques bons centimètres, allégeant ainsi l'avant de l'appareil (un inconvénient fréquemment signalé par les utilisateurs duZ1).
Côté face :
Le Z1 était équipé d'une optique Carl Zeiss, et bien que des voix se soient élevées pour critiquer la mise en place d'une optique HD sur un caméscope de cette taille, il est indéniable qu'il s'agissait d'un des points forts du Z1. L'optique du Z5 a une importance particulière, puisqu'il s'agit du premier objectif conçu après le rachat de la division DSLR (Digital SLR) de Konica Minolta par Sony. D'après ce que j'ai pu constater, cette technologie donne à Sony une bonne longueur d'avance.
Le Z5 est équipé d’une optique fixe série G avec zoom optique 20x (au lieu de 12x sur le Z1). Par rapport au Z1, il passe beaucoup plus rapidement de la position grand angle (à 29,5 mm) à la position télé. L'objectif est muni de trois bagues pour le réglage de la mise au point, du zoom et (hip, hip hourrah !) du diaphragme. Même si ces bagues sont toutes sans butée, le contrôle du diaphragme est bien plus performant que celui du Z1. De plus, mes tests, bien que limités, semblent prouver que les trois nouveaux filtres à densité neutre optimisent le contrôle de l'exposition.
Performances en basse lumière :
Alors que le Z1 possède 3 capteurs CCD 1/3 pouce, le Z5 utilise quant à lui un tri-CMOS ClearVid 1/3 pouce avec technologie Exmor, tout comme les tous nouveaux caméscopes HVR-Z7E et HVR-S270E. Le Z1 est présenté comme un caméscope 3 lux, un retour en arrière par rapport au PD170, par exemple, dont la sensibilité est de 1 lux. Même si le Z5 n'atteint pas les performances vertigineuses du PD170, il est bien plus efficace que son prédécesseur avec sa sensibilité de 1,5 lux.
Même si les tests comparatifs que j'ai effectués sur le Z1 et le Z5 étaient très basiques, la différence saute aux yeux. J'ai placé les caméscopes côte à côte, et après avoir tout réglé sur auto, j'ai éteint toutes les lampes de la pièce. La seule source d'éclairage était la lumière du jour qui filtrait par le store. Le résultat s'est révélé excellent, ce qui explique que Sony ait pu assurer aux utilisateurs du PD170 qu'avec le Z5, ils pourraient passer à la HD sans perte de sensibilité. Bien sûr, le Z5 a un gain plus élevé, mais il est généralement beaucoup plus sensible à la lumière que son prédécesseur. Enregistre simultanément via le micro intégré et l'entrée XLR externe Enregistre simultanément via le micro intégré et l'entrée XLR externe
Fonctions audio :
Le nouveau support directionnel pour le microphone ECM-XM1 (inclus) permet de détacher le micro très facilement, contrairement au support du Z1, qu'il fallait dévisser pour récupérer le micro. Au départ, j'ai pensé que le support pour micro n'était pas bien fixé parce qu'il y avait beaucoup de jeu, mais j'ai ensuite réalisé que la monture en caoutchouc l'isolant du châssis était bien plus épaisse. Comme mentionné précédemment, il s'agissait d'un modèle de pré-production, donc on peut imaginer que cette mobilité excessive sera absente du modèle commercialisé.
Le nouveau caméscope est capable d'enregistrer simultanément avec le micro intégré et le micro XLR externe, mais ce n'est pas tout. D'autres fonctions audio ont été optimisées ; c'est notamment le cas des molettes de réglage des niveaux audio, placées sur le flanc de l'appareil, du côté caméraman. Plus besoin d'aller explorer les menus pour pouvoir assigner des canaux au XLR et au micro intégré (ou au niveau de ligne/micro/alimentation fantôme). En effet, ces fonctions sont contrôlées par de petits boutons-interrupteurs, eux-mêmes protégés par des clapets de protection : l'un est situé au niveau des molettes de réglage des niveaux audio, l'autre près de l'attache du support du micro. Le fait que ces fonctions ne soient pas protégées sur le Z1 ne m'a jamais dérangé, mais apparemment, certains utilisateurs ont signalé qu'ils appuyaient parfois involontairement sur les boutons de l'alimentation fantôme. Ces clapets seront donc les bienvenus.
Le HVR-Z5E avec le HVR-MRCK1 optionnel fixé à l'arrière Le HVR-Z5E avec le HVR-MRCK1 optionnel fixé à l'arrière
Modes d'enregistrement :
Comme le HVR-Z1E, le Z5 propose l'enregistrement aux formats DV, DVCAM ou HDV. La nouveauté, c'est que le caméscope offre aussi un mode d’enregistrement progressif natif 25p. Toutefois, la vraie différence vient du fait que le Z5 peut être équipé du HVR-MRCK1, un lecteur-enregistreur de carte Compact Flash optionnel (également utilisé par le HVR-Z7E et le HVR-S270E). Autrement dit, ce lecteur-enregistreur fait du Z5 un caméscope réellement hybride, capable d'enregistrer à la fois sur cassette et sur carte mémoire.
Le MRCK1 est vraiment l'accessoire incontournable pour le Z5. Il se fixe directement à l'arrière du Z5, ce qui explique pourquoi le point de connexion de la batterie se situe très en avant dans le châssis : cela permet au lecteur-enregistreur Compact Flash de ne faire qu'un avec le caméscope.
Tellement semblable et pourtant si différent :
Pour en revenir aux similarités entre le Z1 et le Z5, je suis certain que les utilisateurs du Z1 trouveront très vite leurs marques avec le Z5. En effet, de nombreux éléments n'ont pas changé : les boutons, les molettes, les réglages de la balance des blancs, les contrôles Trigger/Zoom, la configuration des menus, le système de navigation… Le seul problème que vous aurez sera de savoir quelle fonction affecter au nouveau bouton assignable… En effet, maintenant, il y en a sept !
Autre petite amélioration : l'ajout d'une deuxième griffe porte-accessoires, qui permet de fixer des appareils supplémentaires, comme un récepteur micro sans fil, par exemple. Je n'ai jamais eu de difficultés à monter le Z1 sur un trépied, mais on peut noter que le Z5 propose un orifice de fixation supplémentaire pour plus de stabilité.
Les utilisateurs du Z1 risquent d'être surpris par le fait que le Z5 (comme le tout nouveau Z7) enregistre uniquement en PAL et NTSC, à moins d'investir dans une mise à niveau. J'ignore le prix de cette mise à niveau, mais un certain nombre d'opérateurs tourneront et feront leur montage en NTSC s'ils pensent que leur client va leur demander des copies en NTSC.
Conclusion :
Pour répondre à ma première interrogation (s'agit-il de changer pour le plaisir de changer ?), la réponse est non ! Le Z5 propose des améliorations importantes, qui en feront un choix logique pour les opérateurs dont le Z1 arrive en fin de vie – j'en fais d'ailleurs partie !
Equipez le Z5 du lecteur-enregistreur sur carte Compact Flash MRC1K, ou même du HVR-DR60 (enregistreur à disque dur portable de Sony), et vous aurez en votre possession un caméscope réellement hybride, qui vous permettra de tourner aussi bien en SD qu'en HD, sur cassette, disque dur ou carte mémoire (ou en associant ces différents supports), et d'adopter un workflow optimisé, quel que soit votre projet. Vous êtes toujours gagnant : avec la carte mémoire, vous bénéficiez de tous les avantages du workflow non linéaire, avec le disque dur, d'un archivage optimal et avec la cassette, d'un média familier et peu coûteux. Sony change la donne… Une fois de plus !
Parmi les accessoires, on notera un convertisseur grand angle 0,8x associé à un porte-filtres 4 x 5,6”. Il sera disponible environ deux mois après la mise sur le marché du caméscope, et je suis impatient de voir comment il se défend par rapport aux autres ensembles convertisseurs/porte-filtres du marché.
L'optique série G est bien plus performante que l'optique Carl Zeiss en termes de fonctionnement, de vitesse et de longueur optique. Sa troisième bague est plus qu'un ajout « pseudo-pro » : elle rend cette optique très semblable aux systèmes broadcast pro existants.
Je suis sûr que les concurrents de Sony vont m'en vouloir, mais le géant japonais a de nouveau placé la barre très haut. Le HVR-Z5E sera présenté pour la première fois au Royaume-Uni lors du salon IOV, qui se déroule du 15 au 16 octobre 2008. Je suis convaincu qu'il va faire sensation, et que de nombreux propriétaires de Z1 vont penser à sauter le pas.

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